Le mois d'avril n'en est qu'à ses débuts, mais nous avons déjà assisté à des mouvements significatifs pour certains prix clés des matières premières. Les conditions étaient réunies pour que l'or et le pétrole montent, le premier atteignant un nouveau record tandis que le second a franchi des sommets plurimensuels. L'escalade des tensions géopolitiques a joué un rôle dans les deux cas.
Le prix de l'or au comptant a dépassé le niveau de 2280 dollars pour la première fois de son histoire. Au cours des heures d'ouverture des marchés asiatiques mercredi, le métal précieux a atteint la région des 2285 dollars, les investisseurs recherchant des valeurs refuges en raison des tensions croissantes dans le monde. Les points chauds au Moyen-Orient ainsi qu'entre la Russie et l'Ukraine ont donné un élan supplémentaire au prix de l'or dans un rallye qui était déjà alimenté par les achats constants des banques centrales et leur positionnement en prévision d'un environnement de taux d'intérêt plus bas.
L'or ayant dépassé la résistance à 2280 dollars, le métal jaune envisage maintenant une course potentielle vers la barrière des 2300 dollars et peut-être au-delà. Le niveau de prix de l'or au comptant a déjà dépassé de nombreuses prévisions pour 2024 et la grande question qui se pose maintenant est de savoir jusqu'où il peut aller. D'une part, on pourrait considérer comme une hausse le fait que l'or ait augmenté si rapidement malgré la hausse des rendements obligataires et du dollar. D'autre part, une correction pourrait se profiler, certains indices de surachat apparaissant après cette dernière poussée à la hausse. Quoi qu'il en soit, il est probablement juste de dire qu'il y aura quelques révisions à la hausse quant au plafond potentiel de l'or en 2024. L'ampleur de la demande de valeurs refuges et l'évolution des données macroéconomiques américaines dans les mois à venir sont des facteurs déterminants pour les niveaux de prix de l'or.
Le prix du pétrole a atteint les 80 dollars pour le contrat WTI à la suite d'une escalade à Gaza, en Syrie et dans les raffineries de pétrole russes. Les récents événements géopolitiques ont injecté une prime de risque supplémentaire sur le marché du pétrole, les traders estimant qu'il y a plus de chances que l'approvisionnement soit perturbé si les conflits actuels se poursuivent. Le baril de brut WTI s'est négocié autour de 85 dollars mercredi (heures du marché asiatique). L'escalade ou la désescalade des conflits actuels dans le monde pourrait faire basculer le prix du pétrole soit vers 90 dollars, soit vers 80 dollars, en fonction de l'évolution de la situation.
Sur le marché des changes, le dollar se porte bien grâce à l'amélioration des chiffres de l'industrie manufacturière (publiés à la fin de la semaine dernière). Le DXY (indice du dollar) a touché le niveau de 105, les investisseurs se demandant dans quelle mesure le FOMC pourrait être enclin à réduire les taux en juin, compte tenu de la robustesse des indicateurs économiques récents. Et bien sûr, vendredi, nous verrons le prochain baromètre clé de la santé économique américaine sous la forme des chiffres de l'emploi non agricole (NFP) pour le mois de mars. Ces chiffres ont le don de surprendre à la hausse et si cette tendance se poursuit, les attentes du FOMC en matière de réduction des taux en juin pourraient être à nouveau ébranlées.
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