Lorsque vous réunissez les banquiers centraux les plus influents du monde en un même lieu et que vous leur demandez de parler de politique monétaire, vous avez tous les ingrédients pour préparer un nouveau cycle de volatilité sur les marchés financiers. C'est ce que nous risquons de voir cette semaine, lorsque les principales banques centrales et personnalités financières se réuniront dans le cadre montagneux et pittoresque de Jackson Hole.
Le président de la Fed, Jerome Powell, sera la tête d'affiche, mais il est peu probable qu'il donne le ton quant à l'ampleur de la baisse des taux d'intérêt prévue par la Fed en septembre. En revanche, nous pourrions avoir une idée de la confiance de la Fed dans la maîtrise de l'inflation et, à partir de là, les marchés pourraient prévoir l'ampleur et la portée des réductions de taux auxquelles nous pourrions nous attendre d'ici à la fin de l'année prochaine. Le point de vue du président de la Fed sur la santé du marché de l'emploi sera également intéressant à suivre, en particulier après la réaction du marché au dernier NFP (Non-Farm Payrolls miss). L'autre point à surveiller est toute divergence par rapport au message dovish attendu de la part des dirigeants des banques centrales.
Alors que les marchés financiers sont tournés vers Jackson Hole, l'or a atteint de nouveaux sommets cette semaine. La combinaison des flux des ETF, de la demande de valeurs refuges et du positionnement des investisseurs dans la perspective d'une baisse des taux d'intérêt au niveau mondial a propulsé le prix de l'or au nord du niveau de 2 500 dollars. La situation fondamentale semble toujours favorable à une nouvelle hausse potentielle du prix de l'or au cours de l'année à venir. Toutefois, ces perspectives favorables pour le métal précieux dépendent de la capacité de la Réserve fédérale américaine à "livrer la marchandise" en réduisant ses taux d'environ 200 points de base d'ici à la fin de 2025.
Il est donc possible que l'ampleur et le rythme des baisses de taux de la Fed ne correspondent pas aux attentes du marché, ce qui constituerait un risque pour la dynamique de l'or. Mais pour l'instant, l'or reste la "saveur du mois" sur les marchés financiers, car la Fed a le doigt sur la gâchette de réduction des taux. Les niveaux à surveiller cette semaine sont le support à $2498 et $2481, tandis que la résistance à $2532 devrait être surmontée pour que l'or puisse tenter d'atteindre $2550.
Le prix du pétrole évolue en dents de scie, le marché du brut étant fortement tributaire des gros titres. Les pourparlers de cessez-le-feu concernant Gaza constituent la clé à court terme du prix du pétrole. Tout échec des négociations entraînerait probablement un retour du pétrole WTI vers les 80 dollars, tandis que si un cessez-le-feu réel avait lieu, le prix subirait probablement de nouvelles pressions à la vente. À l'heure actuelle, une grande partie de la prime de risque a été retirée du prix, le contrat WTI se situant autour du niveau de 73 dollars au début des heures de négociation en Asie mercredi. Le prochain niveau de soutien se situe à 72,30 dollars, tandis que la résistance à 75,20 dollars attend les investisseurs.
Sur le marché des changes, le dollar est sous pression, le DXY (indice du dollar) étant proche de son plus bas niveau de l'année autour de 101,30, les attentes d'une politique monétaire américaine plus souple pesant sur le billet vert. Cette faiblesse du dollar a permis au taux USDJPY de passer à nouveau sous la barre des 145, les traders se concentrant sur les divergences attendues entre les politiques du FOMC et de la BOJ pour l'avenir. Du point de vue du dollar, il y a une chance de sursis pour la devise si le président de la Fed Powell prononce un discours à Jackson Hole qui ne correspond pas au niveau de dovishness qui est actuellement pris en compte dans les taux de change. Nous le saurons bientôt.
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