Les données sur l'emploi aux États-Unis influenceront les perspectives en matière de taux d'intérêt

Outre les chiffres de l'IPC, ce sont les statistiques sur le marché de l'emploi qui ont le plus fait bouger l'aiguille en ce qui concerne le report des attentes de la Fed en matière de réduction des taux d'intérêt. Les chiffres du NFP ont dépassé les prévisions du consensus lors de six des sept dernières publications, les données du NFP d'avril étant la seule exception jusqu'à présent en 2024 avec une baisse. Malgré les difficultés rencontrées dans le secteur manufacturier, le secteur des services a été suffisamment dynamique pour que le marché de l'emploi reste une source de pression inflationniste et constitue donc un obstacle à la première baisse des taux d'intérêt de la Fed.

Cette semaine, on s'attend à ce que les chiffres de l'emploi de juin indiquent une croissance d'environ 196 000. S'il s'avère que le résultat est inférieur à ce chiffre (par exemple, 160-170k), cela pourrait renforcer l'optimisme du marché quant à une éventuelle baisse des taux en septembre. Toutefois, si la dynamique du marché du travail se maintient et que le NFP produit un résultat supérieur à 200 000, l'USD et les rendements du Trésor pourraient augmenter si les marchés commencent à pencher en faveur d'une baisse des taux en novembre. En d'autres termes, la publication du NFP de cette semaine pourrait être un point d'appui essentiel autour duquel les attentes de la Fed en matière de taux d'intérêt pourraient évoluer.

Sur le marché des changes, l'indice du dollar américain (DXY) se maintient autour du niveau de 105,65, en grande partie grâce à la faiblesse persistante du yen. Le yen revient aux niveaux des années 1980, ce qui, nostalgie mise à part, doit mettre les autorités monétaires japonaises sur les nerfs étant donné les inconvénients d'une monnaie plus faible du point de vue de l'importation. La dernière intervention ayant eu un effet de courte durée, le Japon pourrait hésiter à essayer de lutter contre l'écart de rendement des obligations qui pèse sur le yen. Néanmoins, la surveillance des interventions se poursuit tant que le taux USDJPY se négocie au-dessus de 160.

L'or continue d'évoluer dans une fourchette bien connue en l'absence de nouveaux catalyseurs. Le métal précieux a trouvé sa place dans la fourchette $2320-$2336 cette semaine, avec une rupture à la hausse étant insaisissable alors que le dollar et les rendements du Trésor restent à des niveaux élevés. Le support se situe à 2309$, et plus loin à 2272$. La résistance à $2350 doit être dépassée pour que l'or ait une chance d'atteindre le prochain niveau clé à $2369. L'or se situe dans une fourchette, bien que la publication du NFP cette semaine pourrait bouleverser les choses si nous voyons un changement dans les attentes de réduction des taux de la Fed.

Le prix du pétrole reste soutenu par une combinaison de facteurs géopolitiques et saisonniers, ce qui maintient le risque à la hausse. Les tensions au Moyen-Orient ne se sont pas apaisées, tandis que la saison des ouragans et les perspectives de la demande estivale dans l'hémisphère nord soutiennent également le prix. Le contrat WTI a brièvement dépassé le niveau de 84 dollars le baril avant de se calmer, grâce à une résistance autour de 84,20 dollars. Le support se situe à 81,76 $ et 80,42 $.

À l'avenir, les marchés surveilleront les chiffres de l'emploi privé ADP (mercredi aux États-Unis) avant les données NFP de vendredi, qui sont très importantes, dans le cadre d'une semaine de négociation interrompue en raison des vacances du 4 juillet aux États-Unis. Dans l'ensemble, les chiffres de l'emploi de cette semaine nous diront si nous nous trouvons face à une réduction potentielle des taux d'intérêt de la Fed en septembre ou en novembre, et les actifs à risque réagiront en conséquence.